Avec l'implosion de l'Union soviétique, la Lituanie et la Biélorussie déclarent leur indépendance. Il faut désormais, pour ces deux Etats souverains, délimiter clairement leur territoire. Une Commission de démarcation des frontières est mise en place et, non sans difficultés, les deux capitales, Vilnius et Minsk, parviennent à s'entendre après de longues années de négociations sur un tracé commun pour les 500 kilomètres de frontières qu'ils partagent.

Faute de s'entendre sur des modifications majeures, Lituaniens et Biélorusses conviennent finalement de conserver les frontières existantes à l'époque soviétique. Seuls quelques changements microscopiques seront apportés, ne concernant que quelques hectares. Problème  : à l'époque soviétique, on a parfois tracé la frontière sans trop se préoccuper des habitants. 

Dans cette région agricole où dominaient les kolkhozes, ces grandes fermes d'Etat, les directeurs s'échangeaient parfois quelques hectares par-ci, par-là, au cours de soirées bien arrosées, en fonction des besoins en fourrage et en pâturage. Et il arrivait bien souvent, autour de Salcininkai, qu'un kolkhoze soit du côté lituanien lorsque son voisin se trouvait, lui, en Biélorussie  ! Résultat  : cette frontière qui est aujourd'hui celle de l'Europe ne correspond pas du tout à la réalité du terrain, et passe parfois au beau milieu des villages...