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Depuis la fin du conflit ouvert, la situation est gelée entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Sortie vainqueur du conflit, l'Arménie a non seulement pu prendre le contrôle du Karabakh, mais également de territoires azerbaïdjanais supplémentaires hors des limites de l'ancienne région autonome. 

 

Tout au long de la frontière, des petits hameaux se retrouvent ainsi à quelques centaines de mètres d'une ligne de front hautement protégée. C'est le cas de Martouni, un bourg agricole de 5 000 habitants, dont le tiers de la population est constitué de réfugiés arméniens qui habitaient à l'époque soviétique en Azerbaïdjan, et qui ont quitté les grandes villes de Bakou et de Soumgaït au début du conflit.

 

«   Vous savez, on n'avait pas vraiment de liens avec les Azéris quand on vivait là-bas   », explique Vahagn Martirosyan, un ancien ouvrier désormais établi à Martouni. Evacué de Soumgaït, il a assisté au pogrom du 27 février 1988 et a été évacué à Bakou avant de prendre la route du Karabakh pour finalement s'établir à Martouni.

 

 

Aujourd'hui, Martouni est une ville exsangue dans une république non-reconnue qui ne survit que grâce aux subsides de l'Arménie et au généreux soutien de la diaspora arménienne, particulièrement sensible à la question du Karabakh.

 

«  Il n'y a rien à faire ici, pas de boulot, pas d'usines, pas d'avenir pour les jeunes  », explique Anouche, la fille de Vahagn. Du coup, nombreux sont les anciens réfugiés arméniens à prendre la route de Erevan, la capitale arménienne, pour y trouver du travail. Ou celle de Moscou pour les plus chanceux. 

 

A Martouni, comme dans les villes et villages limitrophes de la ligne de front, la vie s'éteint doucement. Et l'absence de perspective de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan rend illusoire tout projet d'avenir économique pour la région. 

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C'est le plus vieux conflit «     gelé     » de l'ex-Union soviétique, et rien n'indique qu'il sera réglé de sitôt. Au cœur du litige entre l'Arménie chrétienne et l'Azerbaïdjan musulman     : le territoire du Karabakh, autrefois contrôlé par l'Azerbaïdjan mais majoritairement peuplé d'Arméniens. Aujourd'hui, le Karabakh est constitué en république indépendante mais n'est reconnu par personne, pas même par le «     grand frère     » arménien, malgré le soutien indéfectible de Erevan, la capitale arménienne.

 

Depuis la fin des combats en 1994, rien n'a vraiment changé sur la ligne de front, toujours surveillée par les deux armées qui se regardent en chien de faïence, et entre lesquelles des accrochages surviennent toujours périodiquement. Les petits villages aux alentours, eux, se vident lentement de leurs forces vives. Faute de débouchés, leurs habitants préfèrent tenter leur chance en Arménie, en Russie ou en Europe. 

 

Ironie de l'histoire     : ce sont souvent les mêmes qui déjà, on dû quitter l'Azerbaïdjan durant le conflit pour trouver refuge du côté arménien. Pour eux, le chemin de l'expatriation se poursuit.

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A quinze kilomètres au nord-est de Stepanakert, petite capitale de la république non-reconnue du Haut-Karabakh, la grand-route qui défile offre un spectacle singulier. En prenant l'embranchement  de droite, ce qui était probablement une chaussée importante se transforme en chemin caillouteux, sur lequel il faut slalomer entre les nids-de-poule et les grosses pierres qui font barrage. 

 

De part et d'autre, des carcasses de maisons rappellent que ce lieu était auparavant une grande ville. A l'époque soviétique, Agdam était un carrefour commercial et une agglomération importante de la région. La ville a été prise par l'armée du Haut-Karabakh lors du conflit sanglant qui a éclaté avant même la chute de l'Union soviétique.

 

Car dès 1988, des centaines de milliers d'Arméniens ont manifesté pour réclamer le rattachement à l'Arménie du Haut-Karabakh, une région peuplée majoritairement d'Arméniens mais administrée par l'Azerbaïdjan. 

 

La chute de l'Union soviétique et les mouvements centrifuges qui émergeront dans de nombreuses républiques trouveront ici une résonance particulièrement violente. Lorsque l'Azerbaïdjan nouvellement indépendant décidera de supprimer l'autonomie politique du Haut-Karabakh, les autorités de cette région opteront, elles, pour la séparation. Le conflit armé qui s'en est suivi a coûté la vie de près de 20 000 personnes, et fera plus de 50 000 blessés.

 

La prise d'Agdam marquera un tournant dans la guerre, et une victoire importante pour les Arméniens qui ont délogé les forces azerbaïdjanaises installées sur place. La population azérie fuira vers l'est, en Azerbaïdjan, tandis que la ville, qui a compté jusqu'à 30 000 habitants, est laissée aux mains des pillards et des réfugiés arméniens qui désosseront les carcasses des bâtiments pour y trouver de quoi gagner quelques dollars. 

 

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